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PPA : la Belgique est désormais touchée, la France est sur ses gardes

Les faits


Tout a commencé les 13 et 14 septembre derniers, avec le signalement par l’OIE et les autorités belges de deux cas de Peste Porcine Africaine (PPA) sur des sangliers sauvages retrouvés morts en Belgique à environ 10 kms des frontières française et luxembourgeoise. Les 2 cas ont été confirmés à partir de trois sangliers retrouvés morts le 9 septembre en forêt dans la commune d’Etalle, et d’un quatrième animal malade abattu dans la même zone le 10 septembre.

Depuis, d’autres sangliers ont été retrouvés infectés et l’on dénombre désormais 14 sangliers positifs à la PPA dans cette zone (voir carte ci-contre, source Ministère de l’Agriculture belge au 25/09/18).

Différentes hypothèses pourraient expliquer l’introduction du virus de la PPA en Belgique, mais aucune n’est confirmée pour l’instant. Les premiers résultats de séquençage du virus confirment que le virus isolé dans les Ardennes belges appartient au même génotype que celui qui circule actuellement en Europe de l’Est.

 

Les mesures prises en Belgique


S’agissant de la surveillance et de la lutte, les agents des cantonnements recherchent au sein de la zone infectée les cadavres de sangliers, dans le but de délimiter de manière précise le territoire infecté et d’éliminer les cadavres qui représentent des sources de virus jusqu’à 120 jours après la mort. Une fois que le nouveau périmètre infecté sera déterminé, les autorités belges envisagent d’isoler la zone, notamment par l’installation de clôtures, de manière à contenir les populations de sangliers présentes puis les éliminer.

Ont également été interdits l’agrainage de dissuasion, toute forme de chasse, ainsi que toute circulation en forêt (y compris les travaux en forêt, loisirs et promenade) de manière à éviter une dispersion des sangliers et donc du virus.

Au niveau des élevages, l’Agence Fédérale belge pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire a intensifié les mesures de surveillance et encouragé chaque éleveur à prendre contact avec elle. Au sein des 63 000 hectares de la ZI, très peu d’exploitations porcines sont recensées : un élevage de 1 000 animaux, un élevage de 400 animaux et 5-6 élevages de 50 animaux.

 

Et en France ?


Ce foyer de PPA a conduit la France à adopter des mesures de prévention et de surveillance renforcées, notamment dans les départements limitrophes de la Belgique.

Ainsi, le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation (DGAL) a réuni le 14 septembre dernier les membres du CNOPSAV santé animale afin de présenter et de partager les mesures du plan d’action annoncé par le ministre suite à la confirmation de PPA sur des sangliers en Belgique. L’ensemble des représentants professionnels concernés ont participé à cette réunion de travail : éleveurs, vétérinaires mais également les représentants des chasseurs. Il a notamment été rappelé que la PPA est une maladie strictement animale, qu’elle ne présente aucun danger pour l’homme.

 

Le plan d’action présenté aux professionnels comporte 2 volets, l’un sur la surveillance de la faune sauvage et le second sur la protection des élevages. Des mesures particulières vont immédiatement être mises en œuvre dans les 4 départements des Ardennes, de la Meuse, de la Moselle et de la Meurthe et Moselle (zone d’observation). Une zone d’observation renforcée est également délimitée dans les 133 communes les plus proches des cas en Belgique (la Moselle n’est pas concernée par cette zone d’observation renforcée).

Concernant les mesures sur la faune sauvage, elles consistent en une surveillance de toute mortalité de sangliers (au 28/09/18, des analyses conduites sur 8 sangliers retrouvés morts dans la zone d’observation se sont toutes révélées négatives pour la PPA), mais également en des interdictions temporaires de chasse en forêt aux grands gibiers en zones d’observation renforcée (afin d’éviter les dispersions d’animaux sauvages). Une fiche de sensibilisation à la PPA pour les détenteurs de sangliers est par ailleurs disponible ici !

S’agissant des élevages, l’objectif est d’éviter toute introduction du virus et de renforcer la surveillance des mortalités anormales et de renforcer les mesures de biosécurité. Une fiche, disponible ici, précise aux éleveurs quand ils doivent suspecter la PPA sur leur exploitation. Une autre fiche précise les mesures de biosécurité obligatoires en zone d’observation et la conduite à tenir en cas de suspicion : vous pouvez la retrouver en cliquant ici !

 

A ce stade la France reste indemne de PPA (de même que la Belgique demeure indemne de cas en élevage).

 

Il faut quand même rappeler que le risque d’introduction de la PPA en France via la Sardaigne demeure. En effet, la PPA y est présente depuis 1978, et son introduction en Corse reste possible et implique la plus grande vigilance de tous. Vous pouvez consulter l’article du 13/08/18 pour plus de détails sur les mesures de vigilance à adopter pour éviter son introduction.

 

 

Sources : DGAlplateforme ESA, réseau SAGIR.