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Clavelée : un point sur la situation épidémiologique en Grèce

La clavelée ovine (ou variole ovine) est une maladie virale infectieuse hautement contagieuse, spécifique des ovins, due à un poxvirus (famille des Poxviridae, genre des Capripoxvirus).

C’est une maladie à déclaration obligatoire, recensée sur la liste de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE). En France, elle est classée en danger sanitaire de première catégorie.

 

Au 22 janvier 2018, la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale ESA publiait une note sur l’évolution de cette maladie en Grèce. Entre 2013 et 2014, la Grèce a traversé une épizootie majeure de clavelée ovine (nord de la Grèce continentale). En décembre 2016, 3 foyers de cette maladie étaient identifiés pour la première fois sur l’île grecque de Lesbos. En 2017, pas moins de 29 foyers de clavelée ovine ont été confirmés avec une progression de la maladie vers le Nord de l’île. Aujourd’hui, la maladie sévit toujours sur l’île de Lesbos, avec de nouveaux foyers confirmés début 2018.

 

Un point sur la répartition géographique de la clavelée ovine dans le reste du monde


A ce jour, la Grèce est le seul pays de l’Union Européenne où cette maladie est identifiée. La clavelée ovine est en revanche endémique dans d’autres régions du monde : nord de l’Afrique (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye…), Proche et Moyen Orient, Asie (Népal, Inde, Chine, Russie).

 

Un point sur la clavelée ovine


 

Comment la maladie se transmet-elle ?

Hautement contagieuse, la maladie se transmet par simple contact (sécrétions et croûtes virulentes) ou par inoculation du virus via des vecteurs (insectes piqueurs, matériel contaminé). Le virus peut survivre jusqu’à 6 mois dans les croûtes séchées d’un animal atteint.

 

Quels symptômes peuvent faire suspecter une clavelée ovine ?

Après une incubation (période entre la contamination et l’apparition des premiers signes cliniques) d’une à deux semaines, la maladie évolue en une succession de phases :

  • phase d’invasion pendant 2 à 4 jours : fièvre (hyperthermie, abattement, inappétence), salivation, écoulement nasal et oculaire, respiration laborieuse,
  • phase d’éruption pendant 3 à 4 jours, où les lésions cutanées apparaissent : macules rougeâtres évoluant en papules, lésions typiques de la clavelée ovine (et de la variole caprine),
  • phase de sécrétion : les papules se transforment en vésicules,
  • phase de dessication pendant 4 à 5 jours : les vésicules et les pustules sèchent et forment des croûtes.

Papules et nodules sur la face d’un agneau

Photo : thèse ENVL 2003

 

Comment confirmer une suspicion clinique ?

Des analyses sérologiques (recherche d’anticorps) ou virologiques (recherche de virus), réalisées à partir de prélèvements sanguins ou de biopsies cutanées, permettent de confirmer les suspicions cliniques.

L’autopsie peut également corroborer la suspicion clinique si elle révèle des nodules sur différents organes tels que les poumons, le larynx, la trachée, la langue, la caillette, le rumen…

 

Traitement et prophylaxie

En Europe, en raison de la situation épidémiologique favorable, la vaccination est interdite et aucun traitement n’est préconisé. Seules des mesures d’assainissement avec abattage et précautions sanitaires sont indiquées (le virus est rapidement inactivé lorsqu’il est en contact avec certains agents désinfectants).

 

Avec quelles autres maladies la clavelée ovine peut-elle être confondue ?

Le diagnostic différentiel doit être conduit avec les maladies suivantes :

  • Fièvre Catarrhale Ovine,
  • ecthyma contagieux,
  • peste des petits ruminants,
  • autres dermatoses telles que la gale, ou la dermatophilose.

 

 

Source : plateforme ESA